Bonjour les amis,
Après un long silence
radio sur le blog, nous voici prêts à partir pour le Sine Saloum.
Il est temps de vous compter un peu nos aventures dakaroises.
Nous avons donc quitté
Dakhla « dare-dare » après une sortie de territoire
aussi hostile que l'arrivée fut accueillante. La gendarmerie et les
douanes ont fouillé le bateau jusque dans des emplacements peu probable comme la tête du poulpe en plastique servant de leurre pour la pêche ... Seule la difficulté de faire passer le
chien par le bateau pilote puis notre bateau nous a évité la fouille
canine. Pour conclure le tout, devant l'insistance des autorités,
nous avons choisi de ne pas attendre le retour du navigateur
américain qui s'était mis à couple. Nous avons donc bougé son
bateau pour libérer Django, sous le regard hébété des officiels
marocains qui n'ont pas bougé le petit doigt pour nous aider à
manœuvrer. Mais nous avons pu, une fois encore, compter sur le
soutien des pêcheurs du port qui sont venus nous prêter main forte
et nous saluer avant le départ.
Une fois partis nous
avons ressenti comme un sentiment de libération, grandissant à
mesure que nous nous éloignions des côtes et des petites barques de
pêche. Celle-ci s'aventurent jusqu'à une quinzaine de milles avec
des embarcations sommaires et de petits moteurs hors-bord. Avec le
vent fort qui soufflait direction Nord-Est et les poussait au large
nous étions peu rassurés pour elles.
La traversée a été
pour le moins sportive, nous avons mis 4 jours ½ pour couvrir les
600 milles navigant navigant à 6-7 nœuds avec des pointes à
11knts ! Django lui aussi semble heureux de retrouver la mer.
Traversée sportive mais un peu fatigante.
Le roulis et le vent fort
restreignent les activités (y compris la pêche!). Nous arrivons en
vue de Dakar à la tombée du jour, mercredi 10 décembre. L'odeur de
la ville, mélange d'odeurs d'épices et de brûlé, signe notre
arrivée. C'est de nuit que nous contournons l'île de Gorée,
slalomant entre les petites lumières de pêcheurs. Mais mes
souvenirs sont encore frais et nous rejoignons la quinzaine de bateau
au mouillage vers 3h du matin.
Grand nettoyage du bateau à l'arrivée |
Le lendemain, nous ne perdons pas de temps, le rendez vous est pris avec le consulat et nous voulons limiter les éventuels démêlés administratifs. Je retrouve avec plaisir le CVD (centre de voile de Dakar), son ambiance paisible, Moussa le passeur, Aaron le mécano, les autres employés et gardiens du CVD et l'équipe des Mamas : mama lessive, mama nougat, mama couture, mama légumes...
Les archives de la police... |
Nous retrouvons
Primerose, qui nous accueille comme des rois, remue ciel et terre
pour nous aider et nous fait visiter le Quai Branly local qu'elle
tient avec une sympathique équipe. Nous partons samedi soir tous
ensemble pour Yenne. Là nous sommes hebergés dans la villa du
propriétaire de la galerie, grand lit, baignoire, grande cuisine et
surtout de l'eau chaude, luxe que nous n'avions plus connu depuis
Figueira da Foz au Portugal!
On profite de ce week-end
pour se reposer, visiter ce petit village de pécheur en compagnie de
nos amis, collègues de Primerose, devenus guides locaux pour
l'occasion : Moustapha et Ngala. Ce dernier est un ancien
pêcheur. Il nous raconte des anecdotes des périples des pêcheurs
en pirogue jusqu'en Gambie, histoires plus ou moins tragiques. Il
nous explique comment se repérer pour arriver à bon port sans
instrument de navigation ni carte en gardant l'étoile polaire sur
l'oreille gauche ou encore comment passer les vagues qui déferlent
sur le littoral en passant entre la 3ème et la 4ème de la série.
De retour à Dakar, après un petit détour au Lac Rose où nous nous rendons avec Adama et Primerose, nous réglons les questions administratives.
Nous récupérons récupérant
des douanes le Passe-avant
qui nous permet de rester avec Django un mois sur le territoire
sénégalais. Puis nous partons à la recherche d'effets pour
remplacer une partie de ceux qui nous ont été volés. On met plus
ou moins tout Dakar sur le coup, chacun suivant ses compétences. Au
bout de 3 jours le téléphone n'arrête plus de sonner ! Nous
sommes contactés par le cousin du cousin du cousin pour annexe,
tablette et appareil photo. On comprend vite qu'avant de courir tout
Dakar, il faut au minimum s'entendre sur ce que l'on veut. Pour le
prix, il sera toujours temps de discuter… Au final, nous nous
ré-équipons tant bien que mal. L'annexe aura été la plus dure à
trouver. Après 1 semaine de recherches intensives, la conclusion est
la suivante : il n'y a que 2 annexes à vendre à Dakar, toutes
deux à réparer. Nous optons finalement pour l'annexe dénichée
grâce à Moustapha à Ngor, petit village de pêcheur au nord de
Dakar. Ouf ! On va enfin pouvoir souffler et partir visiter le
Saloum.
Malgré
ces difficultés les rencontres avec les locaux et les navigateurs
sont toujours de beaux moments et le CVD, même s'il semble un peu
moins vivant que lors de mon premier passage en 2008, demeure un
véritable havre de paix. On se retrouve souvent autour d' un
bon tiep-bou-dien ou un poulet yassa pour
se raconter nos histoires et nos petits malheurs : l'un galère
avec ses papiers pour obtenir une prolongation de séjour, l'autre va
de réparateur en réparateur pour son moteur, un troisième poirote
depuis un mois attendant que la grue se libère... Nous organisons
vendredi soir une soirée crêpe au club chacun apporte quelques
ingrédients et/ou une bouteille. En quelques minutes on refait le
monde, découvre toutes les personnes et surtout les bateaux que nous
connaissons en commun. Les bateaux de voyage forment un petit monde
dont on fait assez vite le tour.
Nous retrouvons même à Dakar deux bateaux (Moussespic et Ivaou, Jérome si tu nous lis:-) ) basés au port du Légué à Saint Brieuc , où nous avons préparé Django.
Nous retrouvons même à Dakar deux bateaux (Moussespic et Ivaou, Jérome si tu nous lis:-) ) basés au port du Légué à Saint Brieuc , où nous avons préparé Django.
Soirée crêpes |
Interminables parties de foot sur la plage |
Plage de Hann |
Les premiers moments au Sénégal ne nous déçoivent pas. Nous arpentons les rues de Dakar, du marché de Sandaga à celui d'HLM en passant par celui de Kermel, testons les bus locaux, apprenons les embouteillages qui mêlent camions, voitures, motos et calèches (pires que sur le périph parisien, si si!), subissons la pollution avec un grand P, dégustons toutes les spécialités locales et passons de longs moments à discuter avec les Sénégalais.
Le
rendez vous est pris avec nos voisins de mouillage, Audrey et
Sébastien sur Galopin, Paul et son fils Léo sur Arznaël, pour fêter
Noël tous ensemble dans le Saloum, si on parvient à récupérer
notre annexe réparée demain, inch'Allah !
Voilou on décante notre expérience un peu douloureuse, on récupère nos affaires et on s’apprête à commencer une nouvelle année frais et dispo dans un petit paradis sauvage.
Et même si on ne ressent pas
trop l'esprit de Noël ici, la chaleur n'aide pas,
on vous souhaite à
tous d'excellentes fêtes de fin d'année !!
Joyeux Noël aux deux navigateurs
RépondreSupprimerNous pensons tous très fort à vous
Fabrice et Catherine