Salut
les amis,
Pour
reprendre là où nous vous avions laissés lors de notre dernier post
il y a 11 jours, eh oui quand même, ça passe tellement vite !
Surtout à bord où le temps commence à prendre une autre dimension,
d'un rythme toujours soutenu mais d'une autre nature.
Donc,
pour reprendre, nous sommes partis peu après avoir dit au revoir à
notre nouvel ami Didier, son beau Kador et ses trois chats, fait un
plein de gasoil (on va pas encore se faire avoir... ), bricolé
encore un peu ce fichu enrouleur et notre bien aimé régulateur (sur
les conseils avisés de Didier – enfin je vous épargne les
détails). Départ donc à 14h, un petit vent NNE nous pousse
doucement vers le large et nous nous écartons rapidement de la
terre. On passe notre première nuit à zigzaguer entre les cargos
qui se feront plus rares par la suite – voire quasiment inexistants
sur la fin de la traversée. On se se met dans le rythme
« traversée de long court ». Nous alternons les quarts de 3h qui s'agrémentent de lecture, de musique, de poésie...
Edgar Alan Poe, Charles Dickens, Thomas Dutronc, M. Jolivet, Robert
Badinter et les scientifiques du collège de France entre autres
peuplent nos veillées diurnes et nocturnes. Dans la journée, dès
que le soleil pointe son nez, nous envoyons le spi pour essayer de
gagner quelques nœuds – ça compte à la fin du voyage ! Une
fois bien réglé, pour peu que le vent soit stable, Raymond
barre à merveille et nous permet de vaquer à nos occupations.
La
traversée n'est pas non plus exempte de visites de divers animaux.
Les fidèles dauphins, débarquent au pas de charge pour venir
rebooster notre moral lorsque le vent se faire rare. C'est
impressionnant cette horde d'une trentaine de dauphins fonçant comme
des fous et sautant à des hauteurs vertigineuses. Mathilde, qui
comme certains le savent a une relation très particulière avec les
oiseaux, s'est crue dans un film de Hitchcock en découvrant qu'elle
avait partagé pour un quart son cockpit avec un espèce de pigeon –
assez moche il est vrai – tapis dans l'ombre. Enfin quelques
globicéphales sont passés nous saluer.
Les
longues navigations sont également l'occasion de cuisiner. Les
conditions sont parfois un peu spartiates et les outils limités,
mais c'est tellement sympa de sortir un gâteau ou un beau pain d'une
casserole – si si c'est vraiment bon ! et de manger sa pêche.
Même s'il est vrai qu'au bout de 3 jours de dorade coryphène on
s'en lasserait presque. En tout cas on ne saurait remercier assez
Sylvie pour ses pâtés, Nanine pour la mimolette, et tous ceux qui
nous ont offert des confitures... Ces denrées épicent nos repas et
prennent une saveur toute particulière au bout de 3-4 jours de mer.
Et pour
éliminer tout ça il faut bien faire un peu de sport, l'activité
sportive se réduisant quand même pas mal, on essaie de faire
quelques exercices, ce qui peut être parfois bien comique !
Le vent
tourne et devient plus irrégulier à partir du 25/10. Force et
direction, quand il y en a une... dépend du grain dans lequel on
passe. Dans la même heure nous passons du près 2 ris à une pétole
bien épaisse. Je profite donc des calmes pour faire quelques
plongées autour du bateau par 3 000 mètres de fonds.
Enfin le
27/10 nous apercevons vers 17h les côtes de Porto Santo, petite île
au large de Madère, que nous doublons dans la nuit pour arriver
finalement le 28/10 à 12h à Funchal ! L'arrivée sur Madère
au bout de 7 jours est magique, une grande partie de l'île n'est que réserve
naturel.De la mer, le contraste entre la face Sud illuminée par la lumière des villes et la Nord est saisissant..
A peine
arrivés à Madère après une demi journée passée à atterrir –
au sens propre - formalités administratives et grand nettoyage du
bateau, nous ne perdons pas de temps et partons bien vite explorer
cette île formidable. Assez fidèle au souvenir que j'en avais,
Madère est toujours le paradis des randonneurs, même si Funchal
semble être devenue plus touristique que lors de ma première visite.
Nous rayonnons en revenant chaque soir prendre du repos au bateau.
Le
premier jour, nous nous promenons sur la pointe de Sao Lourenço.
Désertique, sauvage, pas un arbre ne pousse sur cette extrémité
orientale de Madère où la faune et la flore ont été façonnés
par les vents du Sahara. Je profite de notre petit escale-pique-nique
sur une plage de galets pour un faire un peu de plongée et pour la
première fois, je retrouve cette ambiance de « plongée dans
un aquarium » propre aux mers chaudes – un peu plus que la
Bretagne... Les poissons viennent manger dans la main de petites
algues que l'on effrite, c'est magique !
Le
lendemain, on s'attaque à de la haute montagne le parcours est
ambitieux : Poiso - Pico de Areeiro – Pico Ruivo (point
culminant et centre du volcan originel, qui culmine à 1862) –
Encumeada soit plus d'une vingtaine de km et un dénivelé
conséquent. Partis en bus de bon matin, l'objectif est de rallier
Encumeada avant que le dernier bus retour ne passe. Ce qui imposera
un sacré rythme surtout sur la deuxième partie du trajet. Mais les
paysages sont à couper le souffle. Les sentiers taillés dans la
falaise et les tunnels nous font passer tantôt côté Nord tantôt
Sud, alternant les vallées 4 mille fois millénaires avec l'océan
en toile de fond. L'horaire du bus nous a finalement tellement
motivés, que nous débouchons sur la route au dessus d'Encumeada en
avance, au moment où l'avant dernier passe devant nous, et c'est
donc en courant derrière le bus que nous terminons notre randonnée.
Aujourd'hui,
nous avons exploré une des dernières vallées au monde où l'on
trouve encore de la forêt primaire. La rando devait être facile
mais une erreur de bifurcation et un peu trop d'obstination rajoutent quelques heures et centaines de mètres de dénivelé à notre
balade. Une fois encore on termine bien fatigués, mais la beauté de
cette randonné récompense largement nos efforts. Nous traversons la
jungle immaculée en suivant le réseau de levadas – réseau titanesque de canaux construits par les esclaves à partir du XVeme siècle à
travers l'île pour rapporter l'eau abondante sur la face Nord vers
le Sud. Et nous arrivons enfin au Caldeiroa Verde, un cirque creusé
par l'eau dans lequel tombe une cascade de 70m de hauteur.
Pour la
suite, nous pensons repartir dimanche vers les Canaries, Graciosa à priori. 280 milles, plus ou moins 3 jours suivant les
aléas d’Éole.
Nous
pensons fort à vous à Terre et vous embrassons très fort !
Coucou les amis,
RépondreSupprimerCa à l'air vraiment magnifique, mon coté geek me fait dire que ça ressemble un peu à Lost. J'espère que vous ne ferez qu'une bouchée des 280 milles jusqu'aux Canaries.
Des bisous !
FX
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerSalut les marins et le fan club de Django,
RépondreSupprimerVisiblement çà a l'air plus calme que sur la route du Rhum, et tant mieux ! Vous allez même peut-être apercevoir les trimarans de la route Sud partis dimanche comme vous, mais de St Malo ;)) !, faites gaffe ils déboulent à 25 N par derrière ... J'espère que vous aller continuer à faire de belles rencontres aquatiques ou terrestres. Je vois qu'Olivier profite du petit temps pour affûter ses gammes, au retour il sera digne de l'orchestre de Django, il y a sûrement du travail mais Mathilde est toujours là quand c'est difficile !
Gros bisous
Thierry et Catherine
Pas mal ta façon de dormir, un peu en portefeuille. J'essayerai la prochaine fois ! Bon vent !
RépondreSupprimerBravo Django, 300 milles en 3 jours et Peyron sur son Banque Populaire lancé à 25 N n'a même pas eu le temps de vous rattraper puisqu'il est en ce moment même par 29,44 N 23,03 W, c'est à dire un tout petit plus Nord que vous, il n'était pas loin quand même et risque quand même d'arriver avant vous aux Antilles ;)) !... Donnez nous vite de vos nouvelles.
RépondreSupprimerBisous
Thierry
Très heureux de vous savoir à Graciosa
RépondreSupprimerVivement les photos !
Fabrice
Petite pensée pour toi en ce jour d'audit Cofrac !
RépondreSupprimerNous espérons que votre aventure se déroule aussi bien que la notre !
Les photos sont magnifiques, merci de nous faire voyager.
Alix, Romaric, Marion et Vincent
Bonjour à vous 2
RépondreSupprimerNous avons découvert avec plaisir votre blog.On est contents de savoir qu'un petit morceau de notre First30 est avec vous(ancien réservoir à GO)!!!!
Profitez bien de votre belle aventure
Sylvie et Pierre (first30 Meitei)
Bonjour Sylvie et Pierre,
SupprimerMerci pour votre message et surtout pour votre réservoir qui fonctionne à merveille !
Django espère pouvoir croiser un jour la route de Meitei.
Mathilde et Olivier